Un petit vidéo de 6min pour commencer (j'ai commandé le DVD de 40min!!) avec un résumé de la course puis plusieurs plans vidéos de ma sortie natation (je suis le 5ème avec mon casque de bain superbement mis sur ma tête!), un passage en vélo probablement durant le col de l'Ècre (6ème à passer, chandail blanc, short noir) puis l'arrivée en vélo et enfin plusieurs angles de l'arrivée (je suis le 2ème).
Même en faisant un Ironman en France j'ai eu droit au speaker anglophone qui m'a appelé ''John Louk''...The malédixionne is poursuiving me!!!!
J'étais tellement épuisé, entre la douleur et joie de finir que je n'ai même pas fait attention aux jolies pompom girls...
3ème Ironman avec, comme dirait Pilou, un 'move' different de Montreal et de Lake Placid à l'arrivée. Je suis en train de penser à un 'move' diabolique pour Tremblant...
Les sensations lors du passage de cette ligne sont toujours aussi fantastiques...Mais avec le recul, je me dis que j'aurai quand même pu attendre 7 secondes de plus avant de passer la ligne...121212!!
Mais retournons 7 jours en arrière, découverte de Nice...
Je suis arrivé avec mes doudous le 20 juin soit une semaine avant le grand jour pour me permettre de récupérer du décalage horaire. Vol très agréable en A380 s'il vous plaît! Je me force à dormir car on arrive à 8h du matin avec une journée complète à tenir. Sur les conseils de Luc je prend de la Mélatonine avant de me coucher et je passe une nuit complète dès le premier soir! Idem les autres soirs. 1er objectif atteint: Décalage horaire 'cassé' en 24h!! Les retrouvailles avec papa et maman sont toujours aussi agréables
les premières niaiseries surviennent rapidement...
Les premières balades aussi
Mais une des premières choses à faire était cependant de mettre le vélo sur ces roues! C'est ce que je fît avec l'aide de mon mécanicien en chef!
Il faisait déjà très chaud alors pour ne pas reproduire l'erreur de Lake Placid l'an passé j'avais tout le temps une ou deux bouteilles d'électrolytes sur moi. Mercredi ce sont Jean et Rosy venus tout spécialement de Toulouse qui nous retrouvent et vendredi matin c'est au tour de ma Kadia!
Tout cela donne des merveilleux ptits déj!
Durant cette première semaine, l'entraînement n'est pas en reste: Lundi (1h natation, 45min course à pied (cap), Mardi (2h vélo), mercredi (45min cap), jeudi....Ah et je ne compte pas les entraînements techniques à la piscine du chalet avec coach Pierre!
jeudi donc...(enchainement vélo cap de 1h45), vendredi (nage en mer 45min), samedi (enchaînement natation, vélo, cap pendant 1h30 à finir avant 11h du matin). C'est l'occasion de garder le corps stimulé, de s'assurer que tout l'équipement est fonctionnel et de découvrir les lieux!
La mer Méditerranée ou débuteront les hostilités ainsi que la promenade des Anglais four à micro-onde du marathon!
Vendredi matin, c'est aussi l'heure de l'enregistrement (checkin) pour récupérer mon stock (dossard, casque de bain, puce électronique etc...)
Petit pub pour la compagnie de coaching de Luc. J'ai l'air très décidé même si sais un peu ce qui m'attends dans 2 jours. L'expo est située sur la majestueuse place Massena inaugurée en 2007
Samedi midi, ce sont les Veyry qui nous rejoignent! Quel plaisir de les revoir après toutes ces années!!Ma cousine Sophie a fait le chemin de Paris! C'est un immense plaisir d'avoir tout le monde réuni.
Repas en terrasse au Sainte-Barbe à Saint-Jeannet avec vue incroyable sur la vallée. Saint-Jeannet que le parcours vélo traversera demain...
Malheureusement je dois quitter la troupe avant le dessert (môôôdit!!!) pour apporter mon vélo dans la zone de transition à Nice avant 15h. Au milieu de tous les athlètes qui m'entourent, plusieurs choses me frappent...premièrement: Ou sont les femmes!! Ah, c'est vrai, j'avais eu l'info quelques jours plus tôt: seulement 7% de femmes à l'Ironman France. Deuxièmement: TOUT LE MONDE EST FIT! À Lake Placid ou dans les demi ironman auxquels j'ai pris part aux US une partie non négligeable des participants a un peu de surpoids voire même beaucoup dans certains cas. Ici, 99% du monde est mince, musclé, bref en grand forme visiblement. En jasant avec certains et en écoutant les conversations je m'aperçois que la plupart des gens font partis de club et font du triathlon depuis des années. Ce gars avec qui j'ai parlé se lance dans l'aventure Ironman après 8 années de pratique du triathlon. À NYC, une centaine de débutants s'inscrivent dans le club TriLife pour se préparer en 10 mois pour leur premier ironman. Peut-on en tirer une conclusion sur une différence culturelle? Puis la troupe me rejoint en centre-ville pour une séance photo sur le place Massena et les derniers encouragements! Demain sera le grand jour pour toute la troupe!
RACE DAY!!
Les matins d'Ironman se ressemblent...courte nuit habitée de stress, levé 3h45 pour déjeuner sans grande faim, arrivé tôt dans la zone de transition pour préparer mes trucs. Une confirmation : la quasi totalité des participants sont en forme. Petite anecdote tout de même puisque nous croisons plusieurs groupes de fêtards qui finissent leur journée alors que 2500 personnes commencent la leur! Deux d'entre eux interloqués nous abreuvent de questions (non sans certaines difficultés d'allocutions....mais fort sympathiques!). Lorsqu'ils apprennent ce qui se trame : ''Aahhhh.....c'est super ça!....Bon....bin....là....je vais...chercher un ptit......café....eeeeeettt on vient vous encourager!''. Tout se passe bien lors de ma préparation. Je pense à mettre ma crème solaire. 6h45: fermeture de la zone, rendez-vous sur la plage du centenaire ou je pars pour nager quelques minutes puis retour sur la plage ou je me place au milieu des 2500 autres dans le corail des plus de 1h25.
Pendant ce temps l'animateur tente de mettre le feu à la foule ''Tout l'monde tape des mains tout l'monde tape!!!!....'' mais ça pogne pas! Je cherche mes supporteurs en vain, il y a trop de monde. Le stress est toujours aussi fort alors je pense à toutes mes heures de natation dans la piscine, mes km de vélo des ces derniers mois et mes progrès en course à pied et je me relaxe. Le compte à rebours commence...Au milieu de cette marée masculine de casque bleu j'aperçois un bonnet rose Une femme d'une cinquantaine d'année, peut-être plus, elle a quelques larmes qui perlent dans le yeux...Je ne suis pas le seul ému. Je suis content de pouvoir connaître ce moment. C'est aussi ce qui me pousse à m'inscrire à ces compétitions. Puis c'est le coup d'envoi!!!
Encore cette sensation incroyable que la vie s'accélère, tout le monde cours pour se jeter à l'eau, je sens le liquide froid pénétrer dans ma combinaison lentement, mon regard plonge au fond de l'eau en même temps que le bruit de la foule et de la musique fait place au silence de l'eau, je donne mes premiers coups de bras, les galets ne sont bientôt plus visibles, le fond est noir, je lève la tête pour regarder la première bouée mais une vague vient me rappeler que la navigation en mer sera difficile aujourd'hui pendant 3,8km...Bizarrement je prends très peu de coups, la zone de départ est tellement grande que c'est plutôt tranquille malgré les apparences. Mes sensations sont bonnes mais la grande difficulté est de savoir ou je vais. La bouées du premier virage est loin, les vagues n'aident pas et mes lunettes sont embuées pas mal, de plus en plus même...Le parcours natation est constituée de deux tours avec sortie à l'''Australienne'' (c'est le nom qu'on lui donne: on sort de l'eau ou court quelques mètres puis on replonge pour un deuxième tour). Après un peu moins d'une heure de nage avec de bonnes sensations musculaires mais une grande difficulté à voir avec ces maudites lunettes, je fini le premier tour (2,4km). Pas aisé de courir sur la plage de galets...Mais je découvre avec un immense plaisir mes proches qui ont du avoir bien du mal à me trouver dans cette cohue puis je replonge pour le second!
Le second tour est différent du premier, il est plus court (1,4km). J'y vois tellement mal en sortant de la 1ère boucle que je décide de retirer mes lunettes et de les nettoyer avec mes doigts...PREMIÈRE ERREUR MONUMENTALE!!!! Oui rappelez-vous je me suis mis de la crème solaire 1h plus tôt. Résultat, après avoir remis mes lunettes, je replonge et là c'est bien simple j'y vois rien ou presque. La suite est un vrai calvaire...à au moins 10 reprises, j'ai arrêté de nager, soulevé mes lunettes pour voir ou j'allais et j'ai repris ma nage dans la bonne direction. À un moment donné, tanné de cette tactique ridicule mais nécessaire je me suis mis à suivre une personne qui brassait et qui donc forcément se rendait dans la bonne direction. Je termine ce parcours de nage en 1h34 minutes...Je suis déçu de cette bévue énorme mais c'est encore une leçon apprise pour les prochaines fois. Deuxième et dernière sortie de l'eau, bye bye la Méditerranée et vive les Pré Alpes!! Là encore j'entends puis j'aperçois ma famille qui m'attendait et me soutiennent avec joie et vigueur!! Tout est alors oublié et c'est en direction du vélo que je me dirige avec hâte!!
Ah oui et mon classement en natation dans mon groupe d'âge : 466ème sur 486 qui ont fini la natation. Mais il y avait 544 inscrits. Donc je sais pas ce qui est arrivé aux 58 autres qui sont marqués comme DNF (Did not finisih dans le classement)...Par contre j'ai avalé une quantité d'eau salée non négligeable et je sens mon estomac un peu bizarre...Je passe 7min dans la transition; le temps de m'y rendre, d'enlever mon wet (pas de peeleur à Nice), de prendre mes gels, barres, lunettes casque et de partir avec mon vélo. C'est un peu long mais c'est le 247ème temps sur 486. Il y a place à amélioration ici aussi. Que de choses sur lesquelles travailler! Les premiers mètres de vélo vont bien, je mouline un peu pour me mettre en jambe. Puis je me met dans ma zone de wattage (190-210 watts). Je double un peu mais pas autant que je voudrais et je sens mes jambes lourdes...On longe le bord de mer un peu puis on s'enfonce dans l'arrière pays sur le plat pour l'instant...En fait ça ne va pas bien, je ne me sens pas dynamique du tout, pas d'énergie et je me demande bien comment je vais venir à bout de ces 170km restant et du marathon! Sur le vélo le plan était de prendre une pastille d'électrolytes par heure. En élève sérieux, j'exécute! Mais le plan ne prévoyais pas les 2kg de sel que j'avais du ingurgiter en nageant! À peine la pastille avalée et je sens une nausée remontée dans mon tube digestif...BRRREEEUUUUU...BRRRRR....et hop une gorgée de vomi sur le côté droit...Une chance je ne doublais personne! Je poursuis un peu stressé mais tout va mieux ensuite. Je vais laisser faire les électrolytes pour la prochaine heure...Au km 21, attention, début des hostilités!
Côte de la Condamine: 500m à 10%! Vite vite je descends mes vitesses!! Petit plateau, grand pignon d'urgence et c'est pas long que je me mette debout. Deux ou trois personnes mettent le pied à terre par mauvaise sélection de vitesse probablement, pour ceux qui changent de vitesse en pleine côte on a droit à des ''KECLING...BACLANG'' qui laissent présager un pétage de chaîne future...Arrivé en haut je décide de prendre une portion de gel, je l'avale mais au moment de ranger le flacon je l'échappe par terre!! Rapide cou d'oeil par dessus l'épaule et le demi tour est possible. Une chance personne ne roulait trop vite. Je descends de vélo et je le ramasse. 1 petite minute de perdue. Pas grave la route est longue. Pendant ce temps, ma Kadia se préparait (un peu en retard je crois... :) pour son Irongirl! Course réservée aux femmes. L'objectif de cette course est d'encourager la gente féminine à faire du sport ce qui me paraît bizarre mais à l'Ironman France il est vrai que seulement 7% des athlètes sont des femmes. Autre particularité culturelle?
5km de course à pied sur la promenade des anglais. Plus de 400 participantes en provenance de nombreux pays comme l'Afrique du Sud, le Nicaragua, Hong-Honk, l'Argentine, l'Australie et bien sûr le Canada! Kadia a eu du plaisir et aussi très chaud avec en plus un vol Montréal-Nice 2 jours avant...
Et moi de continuer à pédaler avec ces maudites jambes qui sont toujours sans jus! Cette sensation va durer 1h30!!! Puis au miracle, je sens l'énergie arriver d'un coup et je peux enfin commencer à rouler avec de bonnes sensations. Une chance car on arrive au pied du col de l'Ecre!!
C'est le gros morceau du parcours avec ces 19km de montée: 6km à 3,5% puis 3km à 7%, 4km à 2% (piece of cake!) et le final avec ces 8km à 6%! Il fait déjà très chaud et la route est en plein soleil, peu de vent. Je suis le pace de 200 watts sans trop de difficulté et je parviens à doubler pas mal de monde ce qui est très motivant! De plus la vue est parfois vraiment superbe (photo prise en voiture sur le trajet quelques jours plus tard)
Si j'ai pu admirer le paysage dans l'ascension, concentration maximum dans les descentes qui suivront!! Mon Garmin a enregistré un 59km|h max ce qui n'est pas énorme mais ce sont les virages qui rendaient la chose ardue. Si j'en crois l'ambulance qui m'a suivie pendant un bon 15minutes dans une descente en lacets, quelqu'un a du en faire les frais...Ces 15minutes ont été stressantes car j'ai réalisé que c'était dangereux et qu'il fallait avoir une bonne confiance en son vélo! La mauvaise nouvelle c'est que vu la quantité de côte ma vitesse moyenne ne me permettra pas de boucler cette boucle en 6h...Mais ce n'était pas seulement les côtes le problème. Après la course, Luc a analysé mes données: 169watts de moyenne au lieu de 190-210!! Je n'ai pas forcé suffisamment. ''As-tu relancé en sortie de virage comme je t'avais dit?''...Euh...non...Et oui complètement oublié. Faut dire que Montréal n'est pas la meilleure place pour pratiquer cela mais je réalise que j'ai encore beaucoup de chose à apprendre en course de cyclisme! Comme à chaque Ironman il vient un temps ou je suis tanné d'être sur le vélo et qu'une folle envie de courir le marathon me prend. Cette folle envie se dissipera par la suite pour une autre...celle de m'allonger et de dormir!!! Mais pour l'heure, voici le premier inconfort fessier après 6h de vélo. Pas mal du tout cette selle SMP!
Attention, je ne touche pas de royalties pour cette publicité! Mais ma vie en vélo à littéralement changé depuis que j'utilise cette selle Made in Italia! Vers la fin du parcours en passant du grand au petit plateau...clinc! ma chaîne déraille...je tente de la remettre sur le plateau en faisant avancer ou reculer le pédalier mais rien y fait, arrêt obligatoire pour la remettre à la main. Encore une ou deux petite minute de perdue.
Sortie du vélo donc après 6h28minutes (270eme/486 dans mon groupe d'age). J'ai donc accumulé déjà 4+28=32minutes de retard sur mon objectif...La bonne nouvelle c'est que je suis frais comme un gardon! Les jambes vont bien, l'estomac aussi, le plan de nutrition est respecté à la lettre. Cet état de forme aussi surprenant confirme probablement le fait que je l'ai joué un peu trop rilax en vélo...À nous deux marathon!! Objectif SUB 4!!! Mais avant cela T2: 9min41. C'est bien long...Ah c'est vrai j'oubliais!!!!!! Un point pourtant essentiel. Après 3 ou 4h de vélo j'ai ressenti une douleur/brulûre sous le gros orteil du pied droit...Fast rewind 11 mois en arrière...ampoule ouverte au pied pendant le vélo à Lake Placid...NOOOOOONNNNNN pas la même galère please....J'ai passé les dernières 2h stressés à l'idée de ce que j'allais découvrir à T2. T2 ou j'étais rendu donc...plus précisement assis sur ma chaise au milieu des autres athlètes qui finissaient leur vélo également. J'enlève ma chaussette et là ohhh miracle...RIEN!!! Un beau pied (si tant est que mes pieds soient beaux...). Pourtant lorsque j'appuie sur la zone oui ça pique. Bizarre car aucune ampoule du tout, pas d'écharde, rien! Je ne comprends pas mais pas le temps de réfléchir, je badigeonne de vaseline quand même les deux pieds et j'enfile mes souliers avec la peur que ça brûle en courant....Et bien non tout va bien aucune douleur, YES!!! C'est parti! Je sors de la zone et j'entends crier sur le bord. Tous mes proches sont là à m'encourager!! C'est tellement plaisant et motivant. Par contre la chaleur est vraiment intense...35 degrés au soleil paraît-il. Il va falloir boire beaucoup. Je commence comme prévu avec une foulée de 94 et une vitesse de 5min/km. J'ai mis en route mon Tempo Trainer et je cours donc au son de son bip bip. Ça donne en côté robot qui me plaît vu la difficulté de cette épreuve. C'est comme entrer dans un état second ou il ne faut pas réfléchir sinon on est tenté d'abandonner. De plus ça permet d'avoir une foulée rapide et de faible amplitude donc diminuer la fatigue musculaire du au poids à supporter trop longtemps par la jambe à chaque foulée. Premier tour tout va très bien.
Je récupère mon premier 'chouchou' de couleur. Des bénévoles en donnent un à la fin de chaque tour. Il faut avoir les 4 pour passer la ligne d'arrivée. Là encore Pilou, Cha, mes parents puis Kadia, Sophie, Rosy, les 2 Jean et Marie-France, tous crient voire même hurlent pour certains :) sur mon passage et leur présence me donnent du courage! Vu que c'est un demi tour à cet endroit j'ai le plaisir de les revoir 1 minute après pour la même liesse.
C'est parti pour le second tour, 5km puis 5 retour le long de la promenade des anglais au bord de la mer, grosse chaleur et surtout pas d'ombre! On commence à entendre les premières ambulances. Je maintiens mon pace de 5min/km durant les premiers 18km sans trop de douleur! Ce qui est une première, puis ma vitesse baisse à 5'30/km et je boucle le premier demi marathon en 1h50.
Rapide calcul...3h40 au marathon....Je ressens des frissons, ça serait extraordinaire. Encore faut-il maintenir cette allure pendant presque 2h...Mais je me sens bien alors j'y crois. 3ème tour donc. Ma vitesse varie un peu plus selon la très légère dénivellation: 5'15 à 5'45. Ça va toujours bien. J'évite comme la peste les jets d'eau des ravitaillements avec les flaques d'eau à cause des risques d'ampoules.
Par contre je prends religieusement 3 verres d'eau à chacun d'entre eux. 2 pour boire et un troisième que je me verse dans le cou. À chaque 2 ravitaillements j'ajoute un verre de boisson énergétique. C'est aussi le moment de marcher 30 secondes avant de repartir pour le prochain situé à 1.7km. Sans oublié mes gels au 40minutes et mes électrolytes à chaque heure. Fin du 3ème tour soit 31km derrière moi. Ça va toujours, vitesse toujours maintenue. À l'approche du demi tour ma gang est toujours là et chaque fois ça me donne le sourire!
Mais après ces 3-4 minutes de ce boost tribal, c'est cette maudite ligne droite de 5km sous le cagnard qu'il faut affronter encore deux fois pour ce dernier aller-retour. Je décide d'accélérer un peu..aller Dju 5'20, 5'15/km pour quelques minutes, je me sens des ailes...3h40 go go go!! Mais à 36km...c'est le mur, ce fameux ''mur du marathon'' que les coureurs de longue distance connaissent bien. Plus de jus dans les jambes, un peu d'étourdissements, c'est le freinage brutal. Je me demande si je vais finir comme tous ceux que je double depuis des km: marchant ou trottinant voire en même titubant...certains sont arrêtés sur le côté, penchés, les mains sur les genoux et le regard vers le sol. Refusant de marcher, je me met à changer mon style de course, je lève très peu les genoux, je fais comme glisser mes pieds au ras du sol avec appui sur les talons. C'est laid mais ça me permet de continuer à courir un 6min/km pour le km qui reste avant le ravitaillement...Une fois sur place je prends tout ce que je peux, eau bien sûr mais surtout gatorade, 2 ou 3 verres, des bretzels, tout ce que les gentils bénévoles veulent bien me donner!
Et c'est encore un miracle qui se produit puisque presque instantanément l'énergie revient dans les jambes et je parviens à courir à 5'30. Mais au 40ème km, BAM!! Même affaire! Retour à la technique de course à ras du sol et je creuse profondément dans mes réserves mentales pour courir le plus vite possible en pensant au prochain ravitaillement, à la ligne d'arrivée et à ma famille qui m'attend. Mais qu'en est-il de mon temps marathon? Les calculs sont ardus à faire car mon énergie est mobilisée à me faire avancer et plus à calculer! Dernier ravitaillement, je me gave de tout encore une fois mais vite, il reste 2km, je vois la ligne. Allez, l'énergie revient encore même si les jambes font très mal maintenant et ce depuis un bon moment, j'accélère! Je termine à 5-5'30min/km. Toujours le même bonheur indescriptible à l'approche de cette ligne.
Pour mes proches aussi le stress fait place à la joie lorsqu'ils m'aperçoivent à 200mètres de la ligne. Pour moi c'est juste un brouhaha total, je sens et j'entends la foule mais une seule chose compte...cette LIGNE!
Je ne fais même pas attention aux pompom girls, c'est la LIGNE que je vois, la ligne que mon cerveau veut franchir même si mes jambes disent non à chaque pas. Je n'entends même pas le speaker qui annonce mon nom, le temps s'arrête encore lorsque je pose le dernier pas de l'autre côté de.....la LIGNE!
12heures12. L'objectif n'est pas encore atteint cette années mais encore plusieurs choses apprises. Et puis finir une telle épreuve est toujours un bel accomplissement. Nous étions 2500 au départ et seulement 2000 à l'arrivée...Ce fût un défilé d'ambulances en fin de journée. Je suis allé me faire masser 1h après la course et la masseuse m'a dit que son frère brancardier avait accompagné 10 personnes à l'hôpital en réanimation et que 3 était intubées. Alors finir sur mes deux jambes c'est une belle fin! Et mon temps au marathon me direz vous? Et bien ça y est j'ai enfin cassé la barre des 4h! 4h03 à Montréal en 2009 sur un parcours plat, en 2010 4h16 à Lake Placid avec des côtes et une ampoule ouverte, et ici à Nice à la grosse chaleur, 3h52 en ayant frappé le mur!!! 73ème temps sur 486 au marathon! Avec 12h12 je suis donc 199ème sur 544 inscrits dans mon groupe d'âge. C'est pas si mal. Mais Hawai est encore une fois loin car le dernier qualifié termine en 10h chez les hommes 40-44ans. Overall: 890eme sur 2416.
Le soir d'un ironman, c'est toujours un délicat mélange de bonheur intense et de profond épuisement
Après le feu d'artifice de clôture de l'évènement on se retrouve tous sur la terrasse d'un petit restau de la promenade des Anglais. J'avais déjà dévoré 3 morceaux de pizzas dans la zone ''after finish' mais je me laisse encore tenté par un merveilleux genre de pain naan avec full trucs dessus! Tout le monde est ravi et fier de moi. Je leur raconte ce qui me vient en tête mais avant tout je suis heureux d'être parmi eux. Les deux semaines qui suivent sont de vraies vacances! Pas de natation, pas de vélo ni de course à pied!! Alors place aux visites des beaux villages de l'arrière pays!
Avec une mention spéciale pour Entrevaux!
Place aux randonnées en montagne
et aux bonnes bouffes...
Avec rires, jeux et délires, la vie se croque encore plus à pleine dents!
Merci à tous pour ces merveilleux moments et votre soutient pendant le jour J. Ça restera gravé dans ma mémoire pour toujours.
Et merci à tous mes donateurs grâce à qui j'ai pu donner plus de 1000$ à CARE Canada pour sa campagne Marcher comme elle: http://my.e2rm.com/personalPage.aspx?SID=3035506&Lang=fr-CA
À Ironjef, mes prochains défis:
- 5km Maskicourons le 14 aout
- Triathlon sprint de Cornwall le 21 aout
- Triathlon sprint de Montréal le 10 septembre
- 5km le 2 octobre
- 5km le 23 octobre
- IRONMAN 70.3 MIAMI le 30 Octobre puis REPOS...
Et l'an prochain Ironman Tremblant!!
Bravo pour ta course et pour ce compte-rendu, c'est une lecture passionante. Les conditions avaient l'air difficiles.
RépondreSupprimerC'est quoi le prochain défi?
Bravo Jean-Luc!
RépondreSupprimerQuel beau récit, et surtout quelle persévérance pour cet Ironman encore plus difficile que les deux autres! Félicitations!
Anik
Quel regret mon cousin de ne pas avoir pu me déplacer à Nice pour te voir...Mais Romane était en plein brevet et c'était carrément impossible...Bravo pour ta perf et on pense fort à toi en Picardie! Biz Lau
RépondreSupprimerBonjour, et tout d'abord bravo. Je suis tombé sur ton blog en cherchant Sophie sur justement. L'adresse de mon site (qui est aussi le nom de ma société: ORDI PROX) est dans la signature de ce post ainsi que mon "surnom". il sera facile de me contacter via ce site. si tu pouvais lui transmettre, je t'en serais très reconnaissant.
RépondreSupprimerMerci d'avance
Nono